Basilique Sainte-Marie Majeure
La Majeure de toutes les « Marie »
Le pape Sixte III décida de construire cette basilique, qui sera la première église consacrée à la Mère de Dieu et la première grande basilique consacrée à Marie.
A cet endroit se trouvait le très ancien temple de la divinité romaine Giunone Lucina, protectrice des accouchements et des accoucheuses ; les premiers jours de mars, les Matronalias (fête des Mères) étaient célébrées dans le temple.
Ceci permet de supposer que Sixte III avait choisi ce terrain pour rattacher la célébration de la Mère de Dieu aux très anciennes coutumes païennes concernant la gestation.
Façade
Au 18e siècle, le pape Benoît XIV décida de remodeler l’ancienne façade. L’architecte Ferdinando Fuga créa une structure architecturale originale. Il fit correspondre les cinq arches du niveau inférieur (le portique) aux trois arches du niveau supérieur (la Loggia des Bénédictions), qui abrite les mosaïques de la façade originale du 5e siècle.
Des statues de saints et de pontifes, couronnés par la présence de la Vierge avec l’Enfant, complètent l’effet scénographique de l’ensemble.
Clocher
Avec son sommet en forme de pyramide, il atteint une hauteur de 75 m : c’est le clocher roman le plus haut de Rome (1376)
Parmi ses cloches se trouve une réplique de la « Sperduta » (l’Égarée), une célèbre cloche médiévale (1298), qui, selon une légende du 16e siècle, aidait les pèlerins égarés dans la ville à se retrouver sur cette place, grâce à son doux carillon.
Philippe IV d'Espagne
A l’extrême droite du portique, la statue du bienfaiteur de cette basilique. Réalisée par Girolamo Lucenti en 1692 d’après un dessin de Giovan Lorenzo Bernini, à la demande de Giulio Rospigliosi, futur pape Clément IX.
Vaisseau central
La basilique a été conçue et construite pendant le pontificat de Sixte III (432-40), selon les canons du « rythme élégant » de Vitruvio. La structure de la nef comprend trois vaisseaux. Le vaisseau central a une longueur de 85 m ; il est limité latéralement par 40 colonnes monolithiques, 36 de marbre et 4 de granit.
Vaisseau central - Pavement Cosmatesque
On reconnaît ici la maîtrise et la créativité des adeptes du mouvement artistique appelé cosmatesque, dont le style décoratif fut très développé à Rome du 11e au 13e siècle. Ce style se distingue par la variété du dessin et la polychromie de ses pavements, colonnes, frises et candélabres, ainsi que par la beauté harmonieuse de son architecture.
Nave Central - Plafond à caissons
Plafond de menuiserie du vaisseau central de grande valeur. Il fut réalisé par l’architecte florentin Giuliano da Sangallo, à la demande du pape espagnol Alexandre VI, Rodrigo de Borja, comme le montre le taureau figurant sur son blason dans le caisson du centre.
La surface totale des 105 caissons est recouverte de feuilles d’or, travail réalisé avec le premier or (Pérou ?) que les espagnols rapportèrent du « Nouveau Monde » en Europe.
Autel Papal
Exclusivement réservé au souverain pontife. Il repose sur une grande urne de porphyre en forme de sarcophage, qui contient les reliques de l’apôtre Matthieu (l’Évangéliste), de Mathias (remplaçant de Judas Iscariote) et de quelques martyrs non identifiés.
Oeuvre de Ferdinando Fuga, l'autel est couronné par un grand baldaquin, soutenu par quatre colonnes anciennes de porphyre et décoré de feuillage de bronze.
Confession - Pie IX orant
Les restes du martyr saint Jérôme furent inhumés dans le Saint-Sépulcre de Jérusalem (en l’an 420) et transportés à Rome au 12e siècle, où depuis lors ils reposent dans cette Confession de Sainte-Marie Majeure.
La grande statue de Pie IX -Ignazio Jacometti, 1880- fut réalisée à la demande du pape Léon XIII. Le pontificat de Pie IX fut le plus long de l'histoire (presque 32 ans). Il proclama le Dogme de l’Immaculée Conception le 8 décembre 1854.
Confession - Chapelle de la crêche
Elle doit son nom au grand Reliquaire de la Crèche en forme de berceau, qui se trouve sur l'autel de la chapelle. Oeuvre splendide en cristal et argent de l’orfèvre romain Luigi Valadier (18e siècle). Il contient des morceaux de bois qui, selon la tradition orale, appartenaient à la crèche où fut déposé l’Enfant Jésus.
Vaisseau central - Mosaïques - Murs latéraux
Les mosaïques de Sainte-Marie Majeure sont d’une extrême importance.
Sur les murs latéraux du Vaisseau central et de l’Arc Sacré se déroule la première série pédagogique de mosaïques paléochrétiennes connues jusqu’à ce jour. Elles furent réalisées entre les années 432 et 440.
Vaisseau central - Mosaïques - Arc Sacré
Contemporaines de celles du Vaisseau central (Ancien Testament), les mosaïques de l’Arc Sacré relatent l’histoire de la vie de Jésus d’après les évangiles bibliques et d’autres évangiles apocryphes.
Abside - Mosaïques
Presque neuf siècles après les mosaïques du vaisseau central et de l’Arc Sacré, le premier pape franciscain Nicolas IV (1288-92), demanda la réalisation d'une mosaïque pour l’Abside.
Pour la première fois apparaît un choeur d'anges qui entourent la Mère de Dieu (Theotokos) et le Rédempteur (Pantocrator), qui enlèvera dans ses bras vers l'éternité le corps sans vie (Dormition) de sa mère. Si on regarde avec les yeux du catéchumène, on ne comprend pas, car c’est une mosaïque de conception théologique.
Chapelle Sixtine
L'une des deux grandes chapelles de cette Basilique, elle fut consacrée au Très Saint Sacrement. Construite à la demande du cardinal Felice Peretti, elle fut commencée en 1584. L’année suivante le cardinal Peretti fut élu pape sous le nom de Sixte V. La magnifique chapelle prit le nom de Sixtine.
Tombe d'Artiste
Entre la Chapelle Sixtine et l’Autel Papal, sous une dalle de marbre se trouve la tombe de l’architecte et sculpteur Giovan Lorenzo Bernini, (1598-1680) mort en 1680, à l'âge de 82 ans. La simplicité de cette sépulture contraste avec son oeuvre, ayant été l’auteur de la place Saint-Pierre au Vatican, du Baldaquin, de l’Autel majeur et des monuments funéraires les plus grandioses de la basilique vaticane. Il fut enterré ici par son fils Domenico, historien et chanoine de cette basilique.
Chapelle Pauline
Au début du 17e siècle (1611), le pontife décida de construire une chapelle dédiée à la Vierge, pour y abriter l’icône de Luc, la Salus Populi Romani, tableau antique très vénéré à Rome. On construisit donc une autre grande chapelle juste en face de la Sixtine, formant ainsi le bras gauche du transept. C'était la Chapelle Pauline, qui reçut son nom de ce pape Paul V.
Baptistère
Magnifique vasque baptismale en porphyre, réalisée sur le projet de Giuseppe Valadier (1825). La statue de Jean-Baptiste et les chérubins sont l’œuvre d’Adamo Tadolini. Au fond, le haut-relief de l’Assomption de la Vierge est de Pietro Bernini, le père de Giovan Lorenzo.
Musée Libérien
En sortant dans la cour par l'ex Chapelle Saint Michel et Saint Pierre enchaîné, on trouve l'entrée du Musée du Trésor de la Basilique Libérienne. Il fut inauguré par Jean-Paul II le 8 décembre 2001.
Dans plusieurs salles sont exposés des documents et objets appartenant à la basilique et regroupés par thèmes : Histoire de la Basilique, Christ dans les mystères de la Nativité et de la Passion, Marie vénérée comme Salus Populi Romani, et plusieurs saints en relation directe avec la Basilique.
Façade postérieure
Pour terminer la visite de cette merveilleuse basilique, vue d'une des scènes baroques les plus harmonieuses de cette magnifique cité : la façade postérieure, réalisée par les architectes Domenico Fontana, Flaminio Ponzio et Carlo Rainaldi.
Plans et références
Les nombreux plans des Guides iTi accompagnent les visiteurs depuis le début jusqu'à la fin de leur parcours, qu'il s'agisse de la Visite Générale, de la Visite Thématique ou des Options Intéressantes.
Sur l'image : quelques échantillons de plans avec références pour suivre les visites proposées de la Basilique Sainte-Marie Majeure.
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Marcelo Yrurtia
Martine Ruais