Vaisseau central
Un catéchisme de mosaïque
Les mosaïques de Sainte-Marie Majeure sont d’une importance fondamentale...
Sur les murs latéraux du Vaisseau central et de l’Arc Sacré se déroule la première série pédagogique de mosaïques paléochrétiennes connues jusqu’à ce jour. Elles furent réalisées entre les années 432 et 440.
Dans d’autres églises de la ville de Rome, il existe des mosaïques contemporaines à celles-ci et même plus anciennes, mais aucune n’a été réalisée dans une optique pédagogique.
La série de mosaïques de Sainte-Marie Majeure a servi de modèle didactique à toutes les décorations des murs intérieurs des églises et des basiliques médiévales. Elle a eu une fonction déterminante pour la diffusion du message de l’Evangile et des deux Testaments, grâce à des scènes ou épisodes de la vie de ses protagonistes.
Sur chacun des deux murs latéraux du vaisseau central , il y avait au début 21 panneaux de mosaïques. La totalité des 42 panneaux originaux furent réalisés par 13 artistes anonymes, de divers styles et techniques. Aujourd'hui, presque 1600 après, ne sont restés que les 64 % de l’œuvre : 27 panneaux des 42 originaux. Ils résument des périodes de l’Histoire Sainte, dont les principaux protagonistes sont Abraham, Isaac, Jacob, Moïse et Josué.
Les mosaïques de l’Arc Sacré ont été réalisées en même temps que celles du Vaisseau central dans la première moitié du 5e siècle, et relatent l’histoire de la vie de Jésus d’après les évangiles, y compris les apocryphes.
Mosaïque du 13e siècle (Abside) de Jacobo Torriti
Sainte-Marie Majeure
Or et cosmatesque
La surface totale des 105 caissons est recouverte de feuilles d’or des Amériques, travail réalisé avec le premier or (peut-être du Pérou) que les espagnols rapportèrent du « Nouveau Monde » en Europe.
Les rois catholiques reçurent le précieux métal et décidèrent de le partager avec le pape Alexandre VI (leur concitoyen Rodrigo Borja), pour la décoration de cette magnifique basilique.
Le pavement de style cosmatesque s’étend tel un tapis de mosaïques dans toute la basilique. L'adjectif cosmatesque vient des Cosmati, un grand groupe de familles de marbriers romains, très actifs entre les 11e et 13e siècles.
Une abside pour la Theotokos
Presque neuf siècles après sa construction, le premier pape franciscain Nicolas IV (1288-92), chargea le grand mosaïste Jacopo Torriti de réaliser une mosaïque pour l’Abside. Torriti était l’un des artistes plasticiens les plus importants de la fin du 13e siècle, au même niveau que Cimabue, Cavallini et Giotto.
Dans cette mosaïque, pour la première fois apparaissent les anges de la Theotokos, qui n’est plus la Mère de Jésus du catéchisme, mais la Mère de Dieu de la théologie.
Sur les 85 m de longueur du vaisseau central de cette basilique, se déroulent donc presque neuf cents ans de processus figuratif et culturel, diffusé à travers la technique de la mosaïque : des années 432 jusqu’en l’an 1295.
Il est intéressant de noter que, alors que Torriti réalisait les mosaïques de l’Abside, le premier Jubilé chrétien (l’Année Sainte de 1300) commençait à se profiler dans la ferveur des croyants.
Mosaïque du 5e siècle (Vaisseau Central)
Marcelo Yrurtia
Martine Ruais