Archibasilique Saint-Jean de Latran
Cathédrale de Rome et du monde catholique
Première église chrétienne d'Occident officiellement reconnue et première basilique de l'histoire du christianisme, où siégea pour la 1ère fois l'Evêque de Rome. Elle fut construite au 4e siècle, sur un projet inspiré des basiliques du Forum Romain.
Sa façade -œuvre de l’architecte Alessandro Galilei, 18e siècle- est couronnée de quinze statues de 7 m de hauteur : Jésus au centre, entre Jean-Baptiste et Jean l’Évangéliste ; de chaque côté, apôtres, Pères et Docteurs de l'Église grecque et latine.
Portique
Cinq portes font communiquer l'Atrium avec l'intérieur de la basilique. La première à droite est la Porte Sainte, ouverte seulement pendant les années jubilaires. Les panneaux de bronze de la Porte centrale viennent de la Curie Hostilia du Forum Romain (7e siècle av. J.-C.).
A l’extrémité gauche : la statue de l’empereur Constantin qui fut découverte au début du 17e siècle sur le mont Quirinal, là où l’empereur avait établi ses Thermes.
Vaisseau Central
Pour le Jubilé de l'an 1650, le pape Innocent X chargea l’architecte Francesco Borromini de remodeler l’intérieur de la Cathédrale. La communauté se prépara avec enthousiasme à la célébration jubilaire. Les pèlerins arrivèrent en grand nombre. La noblesse se présenta en grandes pompes : les ducs de Toscane, la princesse Marie de Savoie, le prince de Nuremberg... La reine Marianne d’Autriche envoya 160 représentants et le roi Philippe IV d’Espagne une ambassade de 300 personnes. Tous s'extasièrent devant la toute récente rénovation de l’architecte baroque de génie.
Vaisseau central - Apôtres colossaux
Plus de cinquante ans après l'Année Sainte de 1650, les apôtres colossaux (4,60 m) furent placés dans les niches des murs latéraux du vaisseau central. Ces gigantesques statues sont les œuvres des sculpteurs de l’école de Bernini. Les plus importantes sont celles de Camillo Rusconi. Sur l'image, André à gauche et Matthieu à droite.
Vaisseau Central - Hauts-reliefs
Au-dessus des statues des apôtres : grands hauts-reliefs représentant des épisodes de l'Ancien et du Nouveau Testament.
Ce sont les oeuvres d'Alessandro Algardi (17e siècle). Au troisième niveau, au-dessus des hauts-reliefs, dans des médaillons ovales, figurent les prophètes, peintures du 18e siècle.
Autel papal et Confession
L'Autel Majeur se trouve sous l'Arc Sacré ou Triomphal. A ses pieds, dans la Confession, la tombe du pape Martin V, dont l'élection au trône pontifical mit fin au grand Schisme d'Occident.
L'Autel Papal est protégé par un Tabernacle, oeuvre gothique de Giovanni Di Stefano qui la réalisa en 1367 à la demande du pape français Urbain V, avec la collaboration de Charles V, roi de France.
Tabernacle
Le magnifique Tabernacle ogival, soutenu par quatre colonnes de granit oriental, est orné de statuettes de saints, de douze tableaux à la fresque et de quelques blasons, parmi lesquels se distingue celui du roi Charles V.
A l’intérieur, les personnages de Pierre et Paul gardent l'Autel sur lequel auraient dit la messe les 33 premiers papes, de Pierre à Sylvestre Ier, ce qui paraît peu probable. Mais il est possible que la table de bois ait été utilisée comme autel par Sylvestre Ier, le pape qui inaugura cette Archibasilique, et ses successeurs immédiats.
Presbytère
C'est l’endroit de l'église où se réunit le clergé (presbytres) pour célébrer les offices. Des deux côtés du presbytère se trouve le Chœur, formant l’ensemble des sièges destinés au groupe d’ecclésiastiques qui chantent la messe.
A la place de l'autel, se trouve ici la Chaire de l'Evêque, qui élève cette archibasilique au rang de Cathédrale.
Abside
La magnifique mosaïque de Torriti et Fray da Camerino, fut réalisée entre les années 1288-94. Ses symboles théologiques se déroulent sur trois rangs :
Supérieur : Christ nimbé (avec auréole), entouré d’anges.
Intermédiaire : La Colombe de la Paix au-dessus de la Croix sertie de pierres précieuses, qui se trouve sur la colline avec les 4 fleuves bibliques ; deux cerfs et un troupeau de moutons viennent y boire.
Inférieur : Le fleuve Jourdain avec des poissons, des cygnes, des bateaux et autres symboles courants.
Transept
Sa décoration a été entièrement rénovée sous le pontificat du pape Clément VIII. C'est l'un des plus importants ensembles picturaux du maniérisme romain de la fin du 16e siècle. Les grandes oeuvres à la fresque dans les parties supérieures latérales représentent des épisodes de l'histoire de l'Archibasilique et de la vie de Constantin ; certains basés sur la fameuse « Légende Dorée ».
Cloître
Pendant la période paléochrétienne et tout le Moyen-Âge, le Cloître était le centre quotidien de la vie monacale. A des heures régulières, les moines s’y réunissaient pour prier, étudier, lire ou se promener. Ce n’était pas seulement le centre de la vie quotidienne des moines, mais aussi celui de l’au-delà : lorsqu’un moine décédait, on l’enterrait dans le jardin central. Ces cloîtres étaient les premiers «camposantos» de l’histoire chrétienne.
Cloître - Le trône percé
Quand Innocent X (17e siècle) ordonna de remodeler la basilique, de nombreuses pierres tombales de l’intérieur furent déposées dans le cloître, où se trouvaient déjà des œuvres qui avaient appartenu à l’antique Patriarchium et au Baptistère originel du 4e siècle.
La grande chaise stercoraire attire l’attention : il s’agit du trône attribué à la légende de la Papesse Jeanne, racontée au Chapitre du même nom, dans ce site Papauté - Histoire et Curiosités.
Loggia des Bénédictions
Elle rappelle la même Loggia, qui se trouvait au premier étage de l'ancien Patriarchium et correspondait à la salle du Conseil, d'où le pape Boniface VIII annonça (1300) l'inauguration de la première Année Jubilaire chrétienne.
Le Patriarchium fut détruit sur l'ordre de Sixte V (fin du 16e siècle), qui fit reconstruire la Loggia actuelle, donnant sur la place extactement comme l'ancienne.
Baptistère
Datant du 4e siècle, il fut le premier prototype de tous les baptistères paléochrétiens. On pratiquait le baptême par immersion dans la vasque circulaire centrale ; le couvercle de bronze fut réalisé au 17e siècle.
Sur le pourtour du baptistère se trouvent plusieurs chapelles consacrées à : Jean-Baptiste, Jean L'Evangéliste, aux saintes Rufine et Seconde, aux martyrs d'Anchioche Cyprien et Justine.
D'autres importants mémoriaux sont conservés dans ce premier baptistère de la chrétienté.
Sanctuaire de la Passion
Tel est le nom officiel de cette structure architecturale connue comme « Le Saint Escalier ». Le Sanctuaire de la Passion comprend :
- l’Oratoire du Saint Sacrement
- l’antique chapelle privée des papes, Saint-Laurent in Palatio (Sancta Sanctorum)
- le Saint Escalier (Scala Santa) reconstruit avec des fragments de l’escalier d’honneur de l’antique Patriarchium
- le Triclinium Leoninum, partie de l’abside du grand salon de l’antique Palais Papal
Scala Santa (Saint Escalier)
Pendant l'Année Sainte 1450, des rumeurs commencèrent à circuler «…L'escalier d'honneur du Palais Papal avait été l'escalier du palais de Ponce Pilate à Jérusalem, dont le Christ gravit les marches le jour de sa condamnation…». Le bâtiment actuel fut construit en 1589, utilisant l'escalier pour accéder à l'ancienne Chapelle privée des papes. On doit le monter à genoux, mais deux autres escaliers de chaque côté permettent de monter normalement à la Sancta Sanctorum. Sur les murs, les fresques représentent des scènes de la Passion.
Sancta Sanctorum
Au Moyen-Age (8e siècle), c'était la Chapelle Privée des Papes, au Patriarchium. Consacrée à saint Laurent martyr, elle fut appelée San Lorenzo in Palatio.
Tant de reliques authentiques s'étaient accumulées dans son autel qu'elle fut appelée Sancta Sanctorum « le plus saint du saint ». Plusieurs reliquaires et de nombreux objets liturgiques de grande valeur furent transférés au Vatican en 1905.
Achéropite
Le plus ancien et vénéré parmi les objets qui sont conservés dans la Sancta Sanctorum est une image du Sauveur, reconnue comme Acheropite, terme d’origine grecque qui signifie « non faite par une main humaine ». La tradition raconte que saint Luc en est l’auteur, aidé par un ange. Ce qui pourrait vouloir dire que Luc était peut-être aussi un grand artiste.
Musée dans le Palais
Au Musée de L'Archibasilique -au Palais du Latran- sont exposés des objets ayant appartenu aux papes et au clergé entre le 14e et le 20e siècle. Parmi les plus anciens : les tuniques portées par Boniface VIII pendant le célébration du premier Jubilé chrétien de l'an 1300 et des morceaux du reliquaire de sainte Catherine de Sienne (1347-80).
Plans et références
Les nombreux plans des Guides iTi accompagnent les visiteurs depuis le début jusqu'à la fin de leur parcours, qu'il s'agisse de la Visite Générale, de la Visite Thématique ou des Options Intéressantes.
Sur l'image : quelques échantillons de plans avec références pour suivre les visites proposées de l'Archibasilique Saint-Jean de Latran.
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Marcelo Yrurtia
Martine Ruais