Glossaire
Abside / Tribune
Le terme édicule vient d’aedicola, diminutif d'aedes, qui signifie temple. L’édicule est un petit temple funéraire qui comprend deux espaces : un espace inférieur sur la surface de la tombe et un espace supérieur, utilisé comme autel pour l’office religieux.
D'autre part, dans l’univers latin, le trophée (voir) se convertit en mémorial (celle memoriae), qui à son tour est à l’origine du terme monument, également de caractère commémoratif.
IHS découle de ΙΗΣ, l’abréviation du nom grec de Jésus, Ιησούς qui en majuscules s’écrit ΙΗΣΟΥΣ. On le trouve sur des inscriptions et des manuscrits grecs des premiers temps de l’Ere chrétienne.
L’abréviation ΙΗΣ se latinisa en IHS en remplaçant le sigma grec final (Σ) en S latin, et l’êta grec (H) se confondit avec le H latin. En latin et dans les langues latines on trouve aussi l’abréviation IHS sous la forme JHS.
De telles adaptations, ainsi que la prédominance du latin sur le grec dans les communautés chrétiennes, conduisirent –déjà au 4e siècle- à des modifications superposées, comme par exemple Ihesus pour Jésus.
Aux premiers siècles du Moyen-Age, apparaissent aussi des barbarismes gréco-latins comme le Iesus Hominum Salvator, que utilise Hominum comme variante de Hierosolyma, le nom grec de Jérusalem.
Pendant presque toute la période médiévale restante cette forme de christogramme est beaucoup moins utilisée et tombe dans l’oubli. Elle n’est rediffusée en Italie et en Espagne qu’à partir du 14e siècle.
D’abord en Italie grâce à deux personnages de Sienne (Giovanni Colombini et Bernardino de Siena) qui font de l’IHS un symbole authentique.
Ce même symbole sera adopté par Ignacio de Loyola pour sa Societas Iesu, Compagnie de Jésus, l’ordre des jésuites. L’emblème de la Compagnie présente comme variante une croix sur la barre centrale du H (photo) et sous le monogramme des signes symboliques, par exemple une demi-lune flanquée de deux étoiles.
Voir Christogramme.
Dans l’Ancien Testament, Ezéquiel (1,10) dit, en parlant de ses visions près du fleuve Quebar au sujet des quatre êtres vivants, que… « Quant à la figure de leurs faces, ils avaient tous une face d'homme, tous quatre une face de lion à droite, tous quatre une face de bœuf à gauche, et tous quatre une face d'aigle ».
Plus loin (10, 1-22) Ezéquiel relate la vision du char divin, ou trône, des chérubins, et (10, 14) il dit :
« Chacun avait quatre faces; la face du premier était une face de chérubin, la face du second une face d'homme, celle du troisième une face de lion, et celle du quatrième une face d'aigle ».
Dans l’Apocalypse (Nouveau Testament) Jean reprend les formes de ces visions d’Ezéquiel et (4.7) il dit :
« Le premier être vivant est semblable à un lion, le second être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a la face d'un homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle qui vole».
Les Pères de l’Église reprirent ce symbolisme de ces deux sources (Ezéquiel et Apocalypse) pour identifier les Evangélistes.
Même si dans les récits la correspondance ne coïncide pas toujours, avec le temps celle qui s’imposa est la suivante : Matthieu (homme) - Marc (lion) - Luc (taureau) - Jean (aigle).
Élément caractéristique de l'architecture romaine, surtout dans les basiliques du Forum. Le terme abside vient du latin absis = arc, voûte. La partie extrême du vaisseau central de la basilique chrétienne (à l’extrême opposé de la porte d’entrée principale) prend une forme semi-circulaire en arc et voûte et se transforme en abside.
Elle limite généralement un espace destiné à des activités très importantes : d’où la valeur liturgique de l'abside à cette extrémité du vaisseau central de la basilique chrétienne.
Dans les basiliques romaines du Forum, les juges administraient la justice et dictaient leurs sentences depuis la Tribune de l'abside (plate-forme surélevée) : c’est l’origine de nos Tribunaux de Justice.
C’est depuis cette même tribune de l'abside que les orateurs de l’antiquité s’adressaient au peuple, et la raison pour laquelle l'abside des églises est appelée également tribune.
À la mort du légendaire Codros, dernier roi de la Grèce antique, son fils fut nommé Archonte (juge suprême) dans son statut monarchique de Basileus qui correspond au Rex (roi) des Romains. βασιλεύς (du Basileus) correspond donc au latin regĭus (du Roi).
Dans l’architecture civile de la Grèce antique, la βασιλική (prononciation basiliké) avait le même sens et usage que le palatĭum de la Rome antique, c’est-à-dire une résidence royale, étant dans les deux cas somptueuse, grande, magnifique.
Dans les Forums romains, à partir du 2e siècle, on commence à construire de grandes basiliques, directement inspirées des basiliké grecques.
Héraldique : Basilique désigne l'ombrellino papal. Actuellement, ce terme est le symbole de l'Église Catholique Romaine : il représente l'autorité papale sur cette même église.
Terme venant du grec ancien κενοτάϕιον, (κενός « vide » et τάϕος « sépulcre ou tombe ») et du latin cenotaphium, qui désigne un monument funéraire érigé en l’honneur d’un défunt enseveli dans un autre endroit, ou bien en souvenir d’un défunt, dont le corps a disparu ou dont les restes n’ont pas pu être récupérés. Il s’agit donc d’un monument funéraire vide.
L’illustration représente le Cénotaphe de Dante Alighieri (Basilique Santa Croce à Florence) ; ses restes reposent à 200 km, dans la ville de Ravenne.
Dans l’antiquité on considérait que l’âme ou l’esprit d’un mort dont le corps n’avait pas eu de sépulture, pouvait se transformer en esprit malin, à cause de son état d’errance. On construisait alors un tombeau vide et on célébrait une cérémonie, au cours de laquelle on prononçait 3 fois le nom du défunt pour qu’il prenne possession du monument.
Enracinée dans ces croyances très anciennes, la culture funéraire du cénotaphe se répandit dans le monde grec jusqu’à la période homérique (8e siècle av. J.-C.) d’où elle passa à la Rome Antique et ensuite au christianisme primitif.
Vient du latin Christus monogramma : combinaison des lettres qui forment le nom de Jésus-Christ.
Il existe différents types de christogrammes, selon les périodes historiques et les communautés chrétiennes concernées. Sans compter ceux qui ont peut-être été déviés de la route bimillénaire du christianisme, les christogrammes plus connus historiquement sont les suivants :
• IHS : Abréviation du nom grec de Jésus (voir)
• INRI : Acronyme de l’expression latine Iesvs Nazarenvs Rex Ivdæorum (voir)
• Staurogramme : de stauros, croix en grec, il est formé par les lettres grecques rho (P) et tau (T). (voir)
• Chrisme : superposition des deux premières lettres du nom grec du Christ (χριστóς) : le ji (X) et le rho (P). Le chrisme chrétien a de chaque côté les lettres α (alfa) et ω (omega), première et dernière lettres de l’alphabet grec (voir).
Le dogme chrétien a toujours considéré Marie comme Theotokos, « mère de Dieu ». Du grec Θεοτόκος, «qui a enfanté Dieu», ce dogme était soutenu par l’évêque d’Alexandrie Cyrille, grand défenseur de l'unité du Christ Dieu et homme, et par les Alexandrins. Mais au 4e siècle le patriarche de Constantinople, le syrien Nestorius (illustration), et avec lui les Antiochiens, affirmaient que Marie était Christotokos « mère du Christ » et soulignaient la distinction entre la divinité et l'humanité de Jésus.
Face à ces deux positions théologiques opposées, l’empereur Théodose II convoqua un Concile Œcuménique dans la ville d’Ephèse (Asie Mineure), qui ouvrit ses sessions dans l’Église de Marie, le 22 juin de l’an 431.
Le patriarche Nestorius et les théologiens d’Antioche ne firent pas quorum et les cent cinquante évêques d'Orient et d'Occident réunis célébrèrent la reconnaissance par l'Église de la maternité divine de Marie, confirmant ainsi le dogme de Marie comme Theotokos, « mère de Dieu ».
Le pape Célestin mourut l'année suivante et Sixte III lui succéda. Pour célébrer la proclamation du Concile d'Ephèse, ce dernier décida de construire à Rome une grande basilique, qui fut la première église consacrée à la Mère de Dieu et la première grande basilique consacrée à Marie, Sainte-Marie Majeure.
Le terme Cloître vient du latin claudere (fermer) et directement du latin ecclésiastique claustrum (enfermement, clôture). Pendant la période paléochrétienne et tout le Moyen-Age, le Cloître était le centre quotidien de la vie monacale. A des heures régulières les moines s’y réunissaient pour prier, étudier, lire ou se promener. Ce n’était pas seulement le centre de la vie quotidienne des moines, mais aussi celui de l’au-delà : lorsqu’un moine décédait, on l’enterrait dans le jardin central. Ces cloîtres étaient les premiers « camposantos » de l’histoire chrétienne.
Dans les cloîtres cisterciens, il y avait d’habitude un « lavabo de patio » en face du réfectoire. Avant de passer à table, les moines devaient se laver au lavabo.
Du latin confessio et confiteor qui signifie « je déclare ouvertement ». Ce terme est utilisé pour indiquer la tombe d’un confesseur ou martyr, qui porte aussi les noms latins de memorĭa et martyrĭum.
Le sens original du mot « confesseur » correspond bien à celui qui déclarait officiellement sa propre foi chrétienne devant les tribunaux païens. On appelle « confessions » les déclarations de sa propre foi : «la confession chrétienne».
Le terme latin confessio s’est répandu et a pris un sens différent selon les usages, parmi lesquels le cubiculum souterrain qui abritait la tombe, et également l’autel érigé sur la tombe.
Dans les églises médiévales, la Confession se trouvait sous l’Autel dans la crypte souterraine correspondant à l’abside ou au presbytère.
Aujourd’hui, dans le plan structurel d’une église (généralement une basilique) on appelle Confession l’espace se trouvant devant l’Autel Majeur (photo), au-dessus de la tombe d’un confesseur de sa foi.
Parmi les confessions souterraines les plus vénérées de Rome se distinguent celles de Pierre et de Paul, dans leurs basiliques respectives ; celle de la basilique Saint-Laurent hors les murs qui conserve les corps de Laurent et Etienne ; la basilique Sainte-Praxède, où sont vénérés les corps des deux sœurs canonisées Praxède et Prudentienne ; la basilique Saint-Clément, avec l’urne qui contient les restes du pape saint Clément I et de saint Ignace d’Antioche.
En latin conopeo, l’ombrellino est une sorte d’ombrelle d’ouverture limitée (A), en toile avec de larges bandes alternées de couleurs rouge et or -couleurs traditionnelles de la papauté. La combinaison actuelle jaune et blanc commença à être utilisée à la fin des guerres napoléoniennes.
Alexandre VI fut le premier pontife à utiliser l’ombrellino (A) comme baldaquin portable, soutenu par un homme de chambre papal, marchant derrière lui. Ce symbole du pouvoir temporel de la papauté se distinguait de celui de la noblesse de l’époque qui utilisait l’étendard.
L’ombrellino est aussi le symbole héraldique du Saint-Siège :
1 - Emblème des Basiliques Majeures, avec au centre le blason qui leur correspond
2 - Emblème indiquant une période vacante entre deux pontificats. Il fut utilisé pour la première fois en 1521, frappé sur les monnaies papales, à l’occasion de l’interrègne d’environ deux mois entre les pontificats de Léon X et d’Adrien VI.
3 - Emblème représentatif de l’Église Catholique Romaine.
Dans la structure architecturale d’une église, des deux côtés du presbytère est installé le Chœur (c) formant l’ensemble des stalles destinées au groupe d’ecclésiastiques qui chantent la messe. Parfois il occupe aussi le fond de l’abside.
Voir Transept et Presbytère.
Apostoliques - Apologistes - Patristique - Patrologie
Au 4e siècle, Basile de Césarée (Basile le Grand) écrivit : « Ce que nous enseignons n’est pas le résultat de nos réflexions personnelles, mais de ce que nous avons appris des Pères ». Il se référait à ce groupe d’écrivains doctrinaires -entre la seconde moitié du 1e siècle et la première du 2e siècle- qui succédèrent immédiatement aux apôtres. Parmi les plus importants figurent Clément de Rome (quatrième évêque de Rome et pape), Ignace d’Antioche, Polycarpe de Smyrne et Papias d’Hiérapolis. Ils furent appelés les Pères Apostoliques.
A partir de la fin du 2e siècle se distinguèrent des hommes érudits et savants qui assumèrent la défense du christianisme face aux sauvages persécutions, aux hérésies et autres doctrines adverses. Parmi eux figurent Justin de Naplouse, Irénée de Lyon, Tertullien et Hippolyte de Rome. Ils furent appelés les Pères Apologistes, du grec Apologie qui signifie Défense.
La Patristique est la branche de la théologie qui traite de la doctrine développée par les écrivains et penseurs -considérés Pères- qui rédigèrent leurs œuvres entre le 2e et le 7e siècle de l’ère chrétienne, exceptionnellement jusqu’au 8e siècle avec Isidore de Séville en Occident et Jean Damascène en Orient. Au sens large, la Patristique n’est pas limitée aux Pères, elle étend ses études à tous les écrivains chrétiens de la période référencée ci-dessus.
La Patrologie, en revanche, étudie la vie et l’œuvre des auteurs -orthodoxes et hétérodoxes- qui écrivirent sur la théologie pendant la période citée auparavant.
Voir Docteurs de l'Église.
Le Chrisme (ou Chi Rho) est l'anagramme formé par la superposition des deux premières lettres du nom grec du Christ (χριστoς) Chi (X) et Rho (P) (illustration centrale).
Deux christogrammes portent le nom de Chrisme : le Constantinien (illustration gauche) et le Chrétien (illustration droite). La différence entre les deux monogrammes est fondamentale.
Le Chi Rho chrétien se caractérise par son symbolisme théologique existentiel. Les lettres α (alpha) et ω (oméga) de chaque côté de la croix -première et dernière lettre de l'alphabet grec- symbolisent le Christ comme début et fin de toutes choses. Elles signifient aussi le triomphe de la foi et le triomphe sur la mort, c'est pour cette raison qu'on trouve souvent le Chrisme chrétien dans des endroits funéraires, par exemple dans les catacombes romaines.
Pour mener ses légions romaines contre Maxence à la bataille du Pont Milvius (312), l'empereur Constantin adopta l’ancien vexillum (voir). Il fit remplacer l'aigle impérial romain par le Chrisme (et y ajouta même un médaillon avec son portrait. Ce nouveau christogramme prit le nom de Chrisme Constantinien et le nouvel étendard celui de Labarum (voir).
Dans la zone archéologique des sous-sols de la Basilique Sainte-Marie Majeure, se trouve un exemplaire de ce mystérieux Carré Sator composé des cinq mots latins : SATOR, AREPO, TENET, OPERA, ROTAS. Même si l’un des mots (Arepo) n’a pas de sens reconnu, on peut composer avec ces cinq mots quatre phrases intelligibles de droite à gauche et inversement.
Il s’agit d’un palindrome, terme dérivé du grec palin dromein, qui signifie « aller-retour ». Ce genre de combinaisons « magiques » est connu surtout en arithmétique, et à l’ère « Internet » sa diffusion est sans limites. Malgré cela, ses origines remontent aux ténèbres de la connaissance.
Il existe un lien entre le Carré Sator et la culture chrétienne : on a l’a trouvé dans de nombreux sites en relation avec cette culture. Mais la découverte du palindrome Sator dans l’antique Pompéi (1er siècle) a suscité et suscite encore des controverses sur son origine chrétienne.
Bien qu’il n’existe aucune documentation historique, on ne peut exclure qu’une ancienne communauté chrétienne ait vécu à Pompéi -hypothèse d’Amedeo Maiuri- mais ce qui est réellement étrange c’est que, au cœur d’une communauté grecque apparaisse un palindrome en langue latine, alors que même à Rome les chrétiens ont parlé le grec jusqu’au 2e siècle.
Vient du grec stauros qui signifie « croix » ; le symbole est formé par la lettre grecque rho (P), et la lettre tau (T). En superposant les deux caractères, avec le P qui dépasse, on obtient une croix avec une tête en forme de P.
Dans l’Evangile de saint Jean (20, 17) il est dit que lorsque Marie Madeleine alla au sépulcre chercher le corps de Jésus, elle trouva le tombeau vide.
Jésus apparut à Marie Madeleine, mais elle ne le reconnut pas tout de suite et hésita. Rabbuni ? (maître en araméen) lui demanda-t-elle en essayant de le toucher. Jésus lui dit « Noli me tangere (ne me touche pas), car je ne suis pas encore monté vers le Père». Cette phrase est interprétée comme une exhortation de Jésus à Marie-Madeleine à ne pas essayer se savoir, en le touchant, si après la résurrection, il avait encore un corps réel.
Jésus n’a bien sûr pas prononcé les mots « Noli me tangere » en latin, étant donné qu’il parlait araméen et non latin, mais ce fut à partir de la traduction du grec en latin de Jérôme de Stridon (Vulgatæ Editionis, 4e siècle) que se popularisa en latin cet épisode de la résurrection.
Ce fait biblique a été traité de nombreuses fois en peinture. Ci-contre le Noli me tangere de l’italien Correggio (Antonio Allegri), très belle huile sur bois peint vers 1518, actuellement (depuis 1839) au Musée du Prado de Madrid, cadeau du prince Ludovisi à Philippe IV d’Espagne.
Il s’agit tout simplement d’une poignée de main, mais de la main droite : un très ancien geste culturel, connu comme dexiosis dans la tradition grecque classique, et présent également dans la culture étrusque.
A l’époque romaine, la coutume se répandit dans différents aspects de la vie sociale : dans le rite matrimonial (confarreatio) comme hommage et promesse de la part des époux devant Fides, déesse de la confiance de la mythologie romaine, d’où viennent les concepts de foi, fidélité et loyauté.
On retrouve ce geste entre les deux époux sur des sarcophages romains chrétiens ; l’un des deux étant mort et l’autre en vie, soudant l’union du couple au-delà de la mort.
Dans la basilique papale de Sainte-Marie Majeure à Rome, l’une des mosaïques paléochrétiennes (5e siècle) du vaisseau central, représente l’union matrimoniale entre Rachel et Jacob, selon le rite de la dextrarum iunctio.
Acronyme formé par les initiales de l’expression latine Iesvs Nazarenvs, Rex Ivdæorvm généralement traduit par : « Jésus le Nazaréen, roi des Juifs ».
Sur ordre du préfet de Judée, Ponce Pilate, ce titulus (écriteau romain) fut placé sur la croix comme motif de condamnation de Jésus. Depuis, il figure sur quasiment toutes les représentations de la Crucifixion du Christ.
Selon l’évangile de Matthieu, les mages venus d’Orient demandèrent « Où est le roi des juifs qui vient de naître ? » (Matthieu 2, 2).Et quand Pilate revint au prétoire, il interpela Jésus et lui demanda « Es-tu le roi des juifs ? » (Jean, 18,33).
Remarquez que ceux qui le considèrent « roi des juifs » dans le Nouveau Testament ne sont pas les juifs mais les gentils, comme les mages d’Orient et Ponce Pilate.
En revanche, le Sanhédrin (assemblée législative traditionnelle du peuple juif) l’appelle « roi d’Israël » : «Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui.» (Matthieu 27, 42). Marc cite la même chose lorsqu’il écrit : « Que le Christ, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! » (Marc, 15, 32).
Jésus répondit : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean, 18, 36), parole qui ne nie ni ne confirme aucune de ces propositions.
De toute façon, qu’il soit des Juifs ou d’Israël, le titulus latin sera toujours INRI.
Voir Christogramme.
Dans l’Ancien Testament (Lévitique, 25, 8 à 10) il est dit … « tu compteras sept sabbats d'années, sept fois sept années, et les jours de ces sept sabbats d'années feront quarante-neuf ans. Le dixième jour du septième mois, tu feras retentir les sons éclatants de la trompette; le jour des expiations, vous sonnerez de la trompette dans tout votre pays. Et vous sanctifierez la cinquantième année, vous publierez la liberté dans le pays pour tous ses habitants: ce sera pour vous le jubilé; chacun de vous retournera dans sa propriété, et chacun de vous retournera dans sa famille ».
La trompette était en réalité un cor de bouc -appelé yobel- avec lequel on annonçait la 50e année ; c’est le nom qu’on donna à cette année consacrée à Dieu, l’année yobel.
A la fin du 4e siècle, le pape Damase demanda à son secrétaire –Jérôme de Stridon- de traduire la Bible de l’hébreu et du grec en latin (la Vulgata) pour pouvoir l’utiliser dans les prières et dans la liturgie.
L’érudit et futur saint Jérôme, traduisit le mot hébreu yobel par le mot latin iubilaeus –du verbe iubilare- en conservant le sens original de yobel de l’antique Israël comme année exceptionnelle de rémission.
Dans le bas Moyen-Age, les papes donnèrent un nouveau sens au terme Jubilé, en accordant la rémission des péchés aux pèlerins qui arrivaient à Rome (les romieux) et visitaient les basiliques majeures des martyrs Pierre et Paul. Pour tous ces gens, ce sera une époque d’Indulgence : une Année Sainte.
La première Année Sainte (Jubilé) fut plébiscitée par tous les chrétiens présents devant la basilique Saint-Pierre le jour de Noël de l’an 1299, et officialisée par bulle papale (Boniface VIII) en février 1300.
On doit se rappeler qu’à l’époque, l’année chrétienne commençait le jour de Noël (Noël et le Jour de l’An se célébraient le même jour). C’est pour cette raison, que depuis cet évènement historique et encore aujourd’hui, l’Année Jubilaire commence la nuit de Noël.
Lactance et Eusèbe ont laissé à la postérité les seules sources historiques de la veille de la bataille du Pont Milvius (an 312) entre les légions romaines du césar Constantin et de l’usurpateur Maxence.
L’écrivain et apologiste romain Lactance relate (De mortibus persecutorum, 44) que Constantin eut une vision, où on lui ordonnait de mettre un signe sur le bouclier de ses soldats : une Croix.
Eusèbe, évêque de Césarée, dans sa biographie de Constantin (Vita Costantini I, 27-31) documente que la veille de la bataille, Constantin avançait avec ses légions, lorsque soudain en levant le regard et vit une croix illuminée, sous laquelle figurait la phrase « In hoc signo vinces » qui lui annonçait « Par ce signe, tu vaincras ».
Constantin ordonna alors d’enlever l’aigle impérial romain du vexillum (voir) et de le remplacer par le Chrisme (voir). C’est ainsi que le vexillum romain se transforma en Labarum constantinien.
Apostoliques - Apologistes - Patristique - Patrologie
Au 4e siècle, Basile de Césarée (Basile le Grand) écrivit : « Ce que nous enseignons n’est pas le résultat de nos réflexions personnelles, mais de ce que nous avons appris des Pères ». Il se référait à ce groupe d’écrivains doctrinaires -entre la seconde moitié du 1e siècle et la première du 2e siècle- qui succédèrent immédiatement aux apôtres. Parmi les plus importants figurent Clément de Rome (quatrième évêque de Rome et pape), Ignace d’Antioche, Polycarpe de Smyrne et Papias d’Hiérapolis. Ils furent appelés les Pères Apostoliques.
A partir de la fin du 2e siècle se distinguèrent des hommes érudits et savants qui assumèrent la défense du christianisme face aux sauvages persécutions, aux hérésies et autres doctrines adverses. Parmi eux figurent Justin de Naplouse, Irénée de Lyon, Tertullien et Hippolyte de Rome. Ils furent appelés les Pères Apologistes, du grec Apologie qui signifie Défense.
La Patristique est la branche de la théologie qui traite de la doctrine développée par les écrivains et penseurs -considérés Pères- qui rédigèrent leurs œuvres entre le 2e et le 7e siècle de l’ère chrétienne, exceptionnellement jusqu’au 8e siècle avec Isidore de Séville en Occident et Jean Damascène en Orient. Au sens large, la Patristique n’est pas limitée aux Pères, elle étend ses études à tous les écrivains chrétiens de la période référencée ci-dessus.
La Patrologie, en revanche, étudie la vie et l’œuvre des auteurs -orthodoxes et hétérodoxes- qui écrivirent sur la théologie pendant la période citée auparavant.
Voir Docteurs de l'Église.
Du grec palaiós (παλαιός) et du latin paleo (antique).
Le terme paléochrétien se réfère aux 500 premières années du christianisme, jusqu’à la chute de l’empire Romain d’Occident (476). Ce terme est utilisé pour identifier l’art primitif des chrétiens (peinture et mosaïque) de cette période.
L'histoire de l'art paléochrétien comprend deux phases distinctes :
- la pré-constantinienne jusqu’à l’Edit de Milan en 313. Il a tout d’abord un caractère symbolique, fait d'images-signes destinées à des initiés et limité aux seuls éléments nécessaires à la compréhension immédiate. Il est le descendant direct de l’Art romain. Sans lieu de culte public à disposition, il se développe majoritairement dans le cadre privé, comme les Domus ecclesiae, ainsi que dans le cadre funéraire, sur les fresques des catacombes, les sarcophages, etc...
- la post-constantinienne, lorsque le christianisme romain obtient la liberté de culte et développe son message à travers l’image, bien au-delà de sa communauté. L'édit de Milan apporte une reconnaissance sociale à l'Église dont le rapport à l'image change, l'imagerie s'inspirant alors de l'iconographie impériale (Christ en gloire, Christ pantocrator).
A partir de la chute de l’Empire Romain d’Occident, le terme tombe en désuétude au profit de l’art byzantin. Il débouchera finalement sur l’Art Médiéval avec le développement de la sculpture.
Du latin tardif Pantocrător « Tout-puissant » et du grec byzantin παντοκράτωρ, Pantokratōr.
Dans les arts byzantin et roman, on désigne comme « Christ Pantocrator » l’image qui représente le Tout-puissant, Créateur et Rédempteur. Le personnage de caractère majestueux, donne généralement la bénédiction de sa main droite et tient dans sa main gauche les Évangiles ou les Saintes Ecritures.
Le Christ Pantocrator est généralement représenté dans deux types d'endroit :
1) dans les mosaïques de l’abside des églises et des grandes basiliques paléochrétiennes romaines,
2) à l'extérieur des églises et des cathédrales médiévales, gravé dans la pierre des tympans.
Dans la Rome antique, le terme latin peregrinus (pèlerin) désignait un homme libre, qui n’était pas citoyen romain et se trouvait sur le territoire impérial de Rome. Le peregrinus n’avait aucun droit politique, et déjà depuis la République Romaine (6e au 1er siècle av. J.-C.) il était exclu du service militaire. C’était en quelque sorte un étranger de passage à Rome ou bien qui résidait dans cette ville.
A partir du premier siècle, l’objectif premier des chrétiens pieux était la Terre Sainte. Ceux qui visitaient par dévotion le Saint-Sépulcre étaient appelés palmiers (palmei), parce qu’ils revenaient de là-bas avec un rameau de palme.
A partir du début du 4e siècle, de nombreux dévots désirèrent visiter les lieux où avaient été martyrisés Pierre et Paul, mais aussi Laurent et Sébastien, ainsi que les tombes des saintes Cécile, Agnès et tant d’autres : connaître et vénérer personnellement les principaux protagonistes de l’histoire du Christianisme en Occident. Les pèlerins qui avaient Rome pour objectif, étaient appelés romieux (romei), et les romerias étaient leurs voyages en groupe jusqu’à Rome. Ces mots furent appliqués à d’autres usages par la suite.
A partir du 9e siècle, avec la légendaire apparition des restes de saint Jacques grâce à l’étoile qui illuminait le champ (Campus stella), vint s’ajouter le sanctuaire de Saint-Jacques de Compostelle. C’est à ce moment-là que, pour identifier ces dévots, on ressuscite de l’antiquité romaine ce peregrinus, mot qui s’appliquera à tous les dévots itinérants, les pèlerins.
De nombreux noms de famille viennent de ces « adjectifs de dévotions », par exemple : Palmier, Paumier, Palmer, Palmieri, Romeu, Romier, Roumieux, Peregrino, Pellegrini, Pellegrin ...etc, et leurs différentes variantes.
La tenue du romieu consistait en un pétase (chapeau de feutre à large bord rabattu, soutenu sous le menton par un solide cordon) et d’une pèlerine (genre de cape courte, de cuir ou de toile) qui lui recouvrait les épaules et le haut du dos. Il avait aussi les jambes bandées et était chaussé de godillots de cuir. Son épais ceinturon était aussi en cuir ; le pèlerin de Compostelle y accrochait un coquillage de mer qu’il utilisait comme récipient pour prendre de l’eau pendant le voyage. Le bourdon, grand bâton avec des ornements et une pointe inférieure en fer, était l’arme défensive de ces pacifiques militi christi (militants du Christ), soldats de la foi.
Après avoir reçu la bénédiction de l’évêque du lieu, le romieu partait, escorté par ses concitoyens jusqu’au dehors de la ville, au-delà des portes des murailles. Mais avant d’avoir reçu la bénédiction de l’évêque, il avait rédigé son testament, car il courait le risque de ne jamais revenir, devant affronter tout type de danger durant son très long voyage : accidents, soif, faim, maladies, agressions d’animaux et de malfaiteurs, qui attaquaient volontiers ces pauvres gens, n’ayant que leur foi comme seule richesse.
Le presbytère (B) est l’espace juste après le transept (A) : c'est l'endroit où se réunissent les anciens membres du clergé (presbytres) pour célébrer les offices. Des deux côtés du presbytère se trouve le chœur (c), formant l’ensemble des sièges destinés au groupe d’ecclésiastiques qui chantent la messe.
La partie extrême du presbytère prend la forme d’un arc de cercle voûté, se transformant en Abside (D). En effet, le terme abside vient du latin absis, qui signifie «voûte» ou «arc».
Voir Transept, Abside, Choeur.
Sous le pontificat de Martin V, le siège papal retourne à Rome, mettant ainsi fin à une longue période de forte crise : l’«exil» en Avignon et le Grand Schisme d’Occident. C’est pour cette raison que Martin V, en proclamant et célébrant l’Année Sainte de 1425, décide d’ouvrir l’une des cinq portes de la Cathédrale Saint-Jean de Latran au début de l’année jubilaire.
Cet acte a un triple sens. D’une part, celui de la Cathédrale de Rome et du monde qui ouvre ses portes pour recevoir les fidèles et leur accorder l’indulgence jubilaire; d’autre part, il symbolise le retour du pontificat à son siège naturel, l’Archibasilique du Latran ; et enfin, il se réfère surtout aux paroles de Jésus, citées par Jean l’Evangéliste : «Je suis la porte ; si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé» (Jean 10,9).
C’est à cause de cette citation évangélique que cette porte fut appelée Sainte ; depuis lors elle est destinée à jouer ce rôle exclusivement pendant les années jubilaires.
Pour la huitième année jubilaire -Année Sainte qui ouvre le XVI siècle (1500)- le pape espagnol Rodrigo Borja, Alexandre VI, ordonne que les trois autres basiliques majeures soient aussi dotées d’une Porte Sainte, et que toutes doivent s’ouvrir en même temps le premier jour de l’Année Sainte. Pour rendre hommage aux pèlerins de Rome, le pape décide que la Porte Sainte de Saint-Pierre soit tenue ouverte jour et nuit pendant toute l’Année Jubilaire ; fait sans précédent qui ne se répétera jamais. Enfin, pour l’occasion, il institue aussi une cérémonie le jour de l’ouverture ; qui d’ailleurs n’a pratiquement pas changé depuis cette époque.
Expression utilisée dans plusieurs passages de l’Ancien Testament (en hébreu : qōdesh haqŏdāshīm) qui se réfère à la partie la plus intime d’un temple, où seul le Grand Prêtre pouvait entrer le jour du kippūr.
Dans les premiers temps, l’Arche d’Alliance était conservée dans ce lieu. Avec la reconstruction du Temple, la Sancta Sanctorum resta vide.
Par extension, dans l’Église chrétienne on appelle le Saint des Saints la partie qui entoure le maître autel.
La Chapelle Privée des Papes du Palais du Latran à Rome est aussi une Sancta Sanctorum.
Selon le biographe de l’empereur Septime Sévère (Vita Severi, 24) le Septizonium ou Septizodium était une énorme et spectaculaire façade de marbre (100 m de large), construite à la fin du 2e siècle sur l’ordre de l’empereur, comme un édifice externe au Palais impérial, dont le but (écrit le biographe) était d’émerveiller les voyageurs qui venaient de l’extérieur.
A partir du 5e siècle (fin de l’Empire Romain d’Occident) les marbres du Septizonium furent utilisés pour la construction de nombreuses églises et édifices romains. L’architecte Fontana profita des dernières plaques et blocs de marbre pour la construction de la chapelle Sixtine de Sainte-Marie Majeure.
Entre 1588-89, Sixte V décida d’éliminer définitivement les ruines du millénaire Septizonium.
Du latin sedia stercoraria, c’est une chaise percée en son centre qui est utilisée depuis la Rome républicaine (pré-chrétienne) pour que les malades, ayant des difficultés motrices, puissent évacuer leurs besoins physiologiques, en cas d’extrême nécessité.
Le grand siège de marbre, qui se trouve dans le cloître de la basilique Saint-Jean de Latran, serait selon la légende un trône papal destiné aux successeurs de la « papesse Jeanne », et aurait eu pour fonction de vérifier le sexe du nouveau pontife.
Mais, selon les archives officielles de l’Archibasilique, ce fut réellement un trône papal, utilisé sous le pontificat de Nicolas IV (1288-92).
Le dogme chrétien a toujours considéré Marie comme Theotokos, « mère de Dieu ». Du grec Θεοτόκος, «qui a enfanté Dieu», ce dogme était soutenu par l’évêque d’Alexandrie Cyrille (illustration), grand défenseur de l'unité du Christ Dieu et homme, et par les Alexandrins. Mais au 4e siècle le patriarche de Constantinople, le syrien Nestorius, et avec lui les Antiochiens, affirmaient que Marie était Christotokos «mère du Christ» et soulignaient la distinction entre la divinité et l'humanité de Jésus.
Face à ces deux positions théologiques opposées, l’empereur Théodose II convoqua un Concile Œcuménique dans la ville d’Ephèse (Asie Mineure), qui ouvrit ses sessions dans l’Église de Marie, le 22 juin de l’an 431.
Le patriarche Nestorius et les théologiens d’Antioche ne firent pas quorum et les cent cinquante évêques d'Orient et d'Occident réunis célébrèrent la reconnaissance par l'Église de la maternité divine de Marie, confirmant ainsi le dogme de Marie comme Theotokos, « mère de Dieu ».
Du latin tintinnabulum (clochette) est un petit clocher portable, dont la partie centrale est occupée généralement par l’image du saint titulaire. Dans la partie supérieure, une clochette couronnée par la tiare papale et les clés de saint Pierre. A l’origine, elle tintinnabulait pour annoncer la venue du pape, voyageant à cheval ou en carrosse.
Dans les cérémonies liturgiques, l’ombrellino et le tintinnabule ne sont plus utilisés : ils appartiennent désormais exclusivement au domaine héraldique.
Le terme Transept vient du latin trans saepta, qui signifie «au-delà de la clôture» ou bien «de l’autre côté de la clôture». Dans les basiliques paléochrétiennes –aux premiers temps du christianisme- la communauté se réunissait en assemblée (ecclesia) dans un temple dont l’espace était organisé en deux parties :
Les laïcs occupaient la nef depuis la porte d’entrée jusqu’à l’Arc Sacré (au-dessus de l’Autel Majeur).
A la hauteur de l’Arc se trouvait une clôture et «de l’autre côté de la clôture» (trans saepta) commençait l’espace réservé au clergé. Ses membres notables -les presbytres- se réunissaient dans le presbytère, dans la partie extrême du temple, où le mur prend la forme d’un arc voûté : l’Abside.
Le terme abside vient du grec apsis et du latin absis, qui signifie «voûte», «arc».
Le terme Croisée est l'intersection de la nef et du transept, formant un espace qui détermine le plan architectural spécifique aux églises en forme de Croix (croisée).
Le triclinium était une sorte de divan pour trois personnes, sur lequel les grecs et les romains s’asseyaient pour manger, ce qu’ils faisaient inclinés : de là vient son nom.
Par extension, on appela triclinium le salon pour banquets dans les maisons de famille, même si à l’origine c’était le nom d’un meuble.
Le Triclinium du Latran est une partie de l’Abside du grand Triclinium de l’ancien Palais des Papes, le célèbre Patriarchium. On lui donna l’adjectif de Leoninum parce qu’il fut construit à la demande du pape Léon III (8e siècle) pour les grandes réceptions et banquets officiels.
Le presbytre romain Gaïus (fin du 2e siècle) fut le premier à documenter la mémoire des deux apôtres, Pierre et Paul. Dans une lettre qu'il envoie à son ami Proclus, il dit « si vous avez l’occasion d’aller au Vatican, ou sur la route menant à Ostia, vous verrez le Trophaeum (Trophée) de ceux qui ont fondé l'église de Rome ». Le presbytre a latinisé le mot grec τρόπαιον (tropaeum), se référant aux plaques commémoratives, ou petites bornes, placées sur les lieux funéraires.
Dans l’univers latin, le trophée se convertira en mémorial (celle memoriae), qui à son tour est à l’origine du terme monument, également de caractère commémoratif (voir).
Le terme latin Vexillum est le diminutif du mot velum « voile ». C’est l’étendard qu'utilisaient les légions impériales romaines, où figurait la devise héritée des cinq siècles de République Romaine (508-29 av. J.-C.) : S.P.Q.R. (Senātus PopulusQue Rōmānus) « Le sénat et le peuple romains ».
Le drapeau a la même étymologie : en effet, la Vexillologie est l’étude des drapeaux, héritiers modernes de l’héraldique.
L’empereur Constantin, en sa qualité d’empereur romain, adopta cet ancien étendard républicain (vexillum) et fit remplacer l’aigle impérial romain par le Chrisme ou Chi Rho (symbole chrétien).
En archéologie, le ciboire (du latin ciborium et du grec kibôrion) est une grande coupe dans laquelle buvaient les Grecs et les Romains. Dans la liturgie chrétienne, il devient le vase sacré en forme de grande coupe, destiné à contenir les hosties consacrées par le prêtre durant la cérémonie eucharistique, soit pour les distribuer aux fidèles au moment de la communion, soit pour les conserver dans le tabernacle. En général, il est fermé par un couvercle surmonté d'une croix.
En grec ἑτοιμασία signifie « préparation ». Il s’agit d’un motif iconographique caractéristique des mosaïques paléochrétiennes, byzantines et de la peinture médiévale.
L'étimasie symbolise le trône vide que le Christ occupera à son retour sur la terre pour le Jugement Dernier.
Généralement sur le trône sont posés : un coussin à demi couvert par le manteau du juge (référence au jugement divin), un livre fermé (le Livre de la Loi), la Croix et les instruments de la Passion.
L’iconoclasme est le propre de l’iconoclaste (du grec eikonoklástes), qui signifie « briseur d’icône », ou destructeur d’images sacrées.
L’iconoclasme -de caractère intégriste- consiste à détruire l’image vénérée et éliminer celui qui la vénère. Il s’agit de la plus infâme arme politique, qui en outre utilise la Religion comme bouc émissaire.
La première querelle iconoclaste de l’Histoire du Christianisme remonte à l’Empire Byzantin au 8e siècle, quand l’empereur chrétien oriental Léon III, l’Isaurien (appelé aussi le Syrien) proclama un édit (en l’an 726) par lequel il interdisait le culte des images et ordonna la destruction de toutes les représentations de Jésus, de Marie sa mère et surtout de tous les saints.
Pour justifier et fonder ce « brusque fanatisme » les byzantins en appellent à l’Ancien Testament. Par exemple on lit dans l’Exode (20, 4) : « Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. … (20, 5) Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point» ; le Deutéronome (5, 8-9) répète exactement la même chose.
En réalité ce ne fut pas un « brusque fanatisme » byzantin, mais une mesure essentiellement politique face à une propagande musulmane incessante contre les chrétiens byzantins, qu’elle accusait d’idolâtrie. De leur côté les monastères, avec leurs moines qui vénéraient des images, comme les chrétiens l’ont toujours fait depuis les origines, jouissaient d’une popularité massive, ce qui alimentait les critiques menaçantes de la part des communautés musulmanes.
Comme dans toutes ces controverses « religieuses », quelle que soit sa forme (croisade, réforme, guerre, révolution, iconoclasme…) la « religion » n’est qu’un obscur instrument politique de destruction massive entre coreligionnaires de factions politiques opposées, mais jamais entre différentes Confessions de Foi.
Il existe des différences logiques entre les religions, mais la Religion est -et doit être- synonyme de respect et de compréhension. Les oppositions appartiennent exclusivement au domaine politique. Les agressions, destructions et éliminations sont de type criminel : tout à l’opposé d’une authentique Confession de Foi religieuse.
Apostoliques - Apologistes - Patristique - Patrologie
Au 4e siècle, Basile de Césarée (Basile le Grand) écrivit : « Ce que nous enseignons n’est pas le résultat de nos réflexions personnelles, mais de ce que nous avons appris des Pères ». Il se référait à ce groupe d’écrivains doctrinaires -entre la seconde moitié du 1e siècle et la première du 2e siècle- qui succédèrent immédiatement aux apôtres. Parmi les plus importants figurent Clément de Rome (quatrième évêque de Rome et pape), Ignace d’Antioche, Polycarpe de Smyrne et Papias d’Hiérapolis. Ils furent appelés les Pères Apostoliques.
A partir de la fin du 2e siècle se distinguèrent des hommes érudits et savants qui assumèrent la défense du christianisme face aux sauvages persécutions, aux hérésies et autres doctrines adverses. Parmi eux figurent Justin de Naplouse, Irénée de Lyon, Tertullien et Hippolyte de Rome. Ils furent appelés les Pères Apologistes, du grec Apologie qui signifie Défense.
La Patristique est la branche de la théologie qui traite de la doctrine développée par les écrivains et penseurs -considérés Pères- qui rédigèrent leurs œuvres entre le 2e et le 7e siècle de l’ère chrétienne, exceptionnellement jusqu’au 8e siècle avec Isidore de Séville en Occident et Jean Damascène en Orient. Au sens large, la Patristique n’est pas limitée aux Pères, elle étend ses études à tous les écrivains chrétiens de la période référencée ci-dessus.
La Patrologie, en revanche, étudie la vie et l’œuvre des auteurs -orthodoxes et hétérodoxes- qui écrivirent sur la théologie pendant la période citée auparavant.
Voir Docteurs de l'Église.
Les quatre Basiliques Majeures et la Basilique de Saint-Laurent hors les murs symbolisent les cinq (penta) sièges patriarcaux de l’Église, et ceci jusqu’au grand Schisme d’Orient en 1054.
Pentarchie, selon le titre correspondant de chaque basilique :
- Saint-Jean de Latran (Patriarche d’Occident, le Pape)
- Saint-Pierre au Vatican (Patriarche de Constantinople)
- Saint-Paul hors les murs (Patriarche d’Alexandrie d’Égypte)
- Sainte-Marie Majeure (Patriarche d’Antioche)
- Saint-Laurent hors les murs (Patriarche de Jérusalem)
Apostoliques - Apologistes - Patristique - Patrologie
Au 4e siècle, Basile de Césarée (Basile le Grand) écrivit : « Ce que nous enseignons n’est pas le résultat de nos réflexions personnelles, mais de ce que nous avons appris des Pères ». Il se référait à ce groupe d’écrivains doctrinaires -entre la seconde moitié du 1e siècle et la première du 2e siècle- qui succédèrent immédiatement aux apôtres. Parmi les plus importants figurent Clément de Rome (quatrième évêque de Rome et pape), Ignace d’Antioche, Polycarpe de Smyrne et Papias d’Hiérapolis. Ils furent appelés les Pères Apostoliques.
A partir de la fin du 2e siècle se distinguèrent des hommes érudits et savants qui assumèrent la défense du christianisme face aux sauvages persécutions, aux hérésies et autres doctrines adverses. Parmi eux figurent Justin de Naplouse, Irénée de Lyon, Tertullien et Hippolyte de Rome. Ils furent appelés les Pères Apologistes, du grec Apologie qui signifie Défense.
La Patristique est la branche de la théologie qui traite de la doctrine développée par les écrivains et penseurs -considérés Pères- qui rédigèrent leurs œuvres entre le 2e et le 7e siècle de l’ère chrétienne, exceptionnellement jusqu’au 8e siècle avec Isidore de Séville en Occident et Jean Damascène en Orient. Au sens large, la Patristique n’est pas limitée aux Pères, elle étend ses études à tous les écrivains chrétiens de la période référencée ci-dessus.
La Patrologie, en revanche, étudie la vie et l’œuvre des auteurs -orthodoxes et hétérodoxes- qui écrivirent sur la théologie pendant la période citée auparavant.
Voir Docteurs de l'Église.
Mosaïque est un terme qui a deux racines : l’une grecque Μωσαϊκoς, adjectif qui se réfère à Moïse (Loi Mosaïque) et l’autre latine mosaĭcum, adjectif de caractère artistique, dérivé du latin classique opus musivum (œuvre des muses), faisant allusion aux divinités mineures inspiratrices des artistes et étant aussi à l’origine des mots Musique et Musée.
L’une des mosaïques les plus anciennes connues à ce jour a été découverte à Pella, ville de la région grecque de Macédoine. L’œuvre date du 4e siècle av. J.-C. et représente une scène de chasse, réalisée avec des galets de différentes couleurs. On peut la considérer comme l’ancêtre la plus éloignée de la mosaïque.
A l’époque paléochrétienne -premiers siècles du Christianisme- on lui donna le nom de « peinture de l’éternité ».
Terme provenant de l’adjectif latin profānus, formé de pro (avant, devant) et fanum (lieu sacré, temple).
Pendant l’empire romain -premiers siècles du christianisme- à Rome on appelait « profanes » les religions dont les prêtres célébraient les rituels du culte « dans le temple » (fanum), les fidèles sans fonctions sacerdotales restant dehors « devant le temple » (pro-fanum).
Aujourd’hui l’usage du mot profane signifie « celui qui manque de connaissances ou d’autorité dans une matière déterminée ». Effectivement ces croyants sans fonctions sacerdotales, manquaient des connaissances et de l’autorité nécessaires pour remplir des fonctions sacrées.
Mot d’origine grecque, composé de sarkós (chair) et phagein (manger). L’expression la plus ancienne connue est líthos sarkophágos (la Pierre qui mange la chair).
Dans sa monumentale œuvre encyclopédique Naturalis Historia (années 75-77) Pline l’Ancien écrit : « Il est constant que les corps morts mis dans cette pierre s'y consument en quarante jours, excepté les dents. » (XXXVI, 27. De la pierre sarcophage ou d'Assos)
A Rome, les familles fortunées utilisaient des sarcophages pour enterrer leurs morts, mais qui étaient fabriqués dans d’autres matériaux (pépérin, tuf, marbre, porphyre rouge) et étaient richement ornés de bas-reliefs aux thèmes variés. Les sarcophages étaient décorés sur trois côtés, le côté sans ornement étant adossé à un mur, contrairement aux sarcophages de Grèce ou d'Asie mineure qui étaient sculptés sur les quatre côtés pour être placés au milieu d'un petit temple.
Pour les anciens Hébreux, le mishkán (מִשְׁכָּן) était un sanctuaire portable et démontable -comme une grande tente de campagne (image de doite)- construit à l'origine sur l’ordre de Moïse selon les instructions divines (Exode, chap. 25) dans lequel se trouvaient les Tables de la Loi et les objets sacrés. Jusqu'à la construction du Temple de Jérusalem (960 av. J.-C.) le mishkán fut le seul endroit de culte officiellement reconnu par le peuple juif.
Les anciens Romains montaient également une grande tente de campagne, construite selon des règles précises de rituel et d'orientation, afin que le commandant militaire puisse recevoir les auspices. Elle était appelée tabernacŭlum, terme dérivé de taberna, taverne. Le Tabernacle des Romains était donc une tente de campagne comme l’avait été le mishkán des Hébreux. C'est pourquoi ils l’appelèrent de la même façon, tabernacle. Dans le culte chrétien occidental (sauf dans les églises protestantes) le tabernacle est une sorte d’édicule mural contenant des images sacrées.
Pendant les trois premiers siècles, les Chrétiens de Rome ont conservé les hosties consacrées dans des vases liturgiques, petites boîtes qu’ils transportaient pour célébrer l’eucharistie dans les autres lieux de culte, les Domus Ecclesiae, qui comme leur nom l'indique se trouvaient dans des maisons privées. Plus tard, les espèces consacrées furent conservées dans les basiliques et le tabernacle, ouvrage de menuiserie, d'orfèvrerie ou de marbre, en forme de temple (image de gauche), fut utilisé pour conserver le ciboire contenant les hosties consacrées au cours de la messe.
Note : La pyxide est un vase sacré en forme de coffret utilisé aussi pour conserver la réserve eucharistique. Anciennement, la pyxide tenait lieu de tabernacle. Elle était déposée dans une niche pratiquée dans le mur latéral du sanctuaire, près de l'autel, ou suspendue au-dessus de l'autel, mais ce n’était pas un objet portatif. La pyxide n'a pas le même usage que le ciboire. Contrairement à celui-ci, elle n'est pas destinée à déplacer, mais à conserver les hosties consacrées à l'abri.
Aujourd’hui en France, on appelle custode la petite boîte ronde en métal précieux où sont gardées les hosties consacrées après la célébration, pour que, si nécessaire, l’Eucharistie soit apportée aux malades et aux mourants, ou à ceux qui souhaitent recevoir la communion et n'ont pas été en mesure d'assister à la messe.
C’est la transformation du pain et du vin, qui deviennent le corps et le sang du Christ.
Ce « sacrifice » est l’acte du prêtre qui pendant la messe consacre le pain et le vin, changeant leur substance et non leur nature.
Cette transformation représente le sacrement de l’Eucharistie.
Du grec καθολικός (katholikós), puis du latin tardif catholĭcus, Catholique signifie « en accord avec le tout, universel ».
Le terme catholique apparaît pour la première fois comme adjectif dans la littérature chrétienne vers l’an 110, sous la plume d’Ignace d’Antioche, Père apostolique et disciple de Jean l’Evangéliste.
Dans sa Lettre aux Smyrniotes, Ignace écrit « Là où paraît l'évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l'Église catholique ».
Est appelée Catholique l’Église fondée par le Christ, dont les membres reconnaissent la primauté du pape.
Le terme Catholique est utilisé comme antonyme de ce qui est hérétique ou schismatique.
Dans son Évangile (16, 18), Matthieu réfère que Jésus dit à Simon « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église... ». Jésus responsabilise Simon pour qu’il devienne la Pierre sur laquelle devra s’appuyer l’Église des croyants.
C’est toute une métaphore : Simon sera la Pierre (rocher, base solide et inamovible) sur laquelle se construira (se basera et se développera) l’assemblée des croyants. Par conséquent, ce qui sera construit ne sera pas un bâtiment, mais une Assemblée.
Les premières communautés chrétiennes de Rome étaient formées -dans leur quasi-totalité- par des immigrants juifs de culture et de langue grecque, qui parlaient le Koiné, dérivation du grec, langue d’usage commun dans tout l’Empire romain, dans laquelle furent diffusés les Evangiles avant leur traduction latine.
Les chrétiens hellénistes de la communauté romaine se réunissaient en assemblées qu’ils appelaient ἐκκλησία (ekklesia) ; les chrétiens latins de Rome adoptèrent ce terme qu’ils transformèrent en ecclesia pour désigner les réunions de la communauté.
Comme les chrétiens refusaient de sacrifier à l’empereur, ils n’étaient pas autorisés à se rassembler publiquement pour professer leur culte. Ils se rencontraient clandestinement en assemblée (ecclesia) dans la maison (domus) d’un membre de la communauté. C’est ainsi qu’apparurent à Rome les domus ecclesiae (maisons de l’assemblée), coutume qui se développa inévitablement pendant les trois premiers siècles.
Lorsque, grâce à l’Edit de Milan (313), les communautés chrétiennes obtinrent la liberté de culte, ils demandèrent à l’empereur Constantin l’autorisation de construire un grand bâtiment pour pouvoir se réunir régulièrement en assemblée = ecclesia.
Le bâtiment choisi fut la grande basilique (voir Glossaire). La communauté adopta alors le terme « ecclesia », qui, dans nos langues latines (langues originaires de Rome), deviendra église, chiesa, iglesia, església, igreja, igrexa, gléisa, biserică... pour désigner à la fois l’assemblée de la communauté, le bâtiment où elle se réunit et l’Institution proprement dite.
Ci-dessus, reconstitution d’une domus ecclesia romaine (maison de l’assemblée).
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Marcelo Yrurtia
Martine Ruais