Kata Kumbas : près du creux
Harcelés par les féroces persécutions de l’empereur Valérien, les chrétiens décidèrent (en l’an 258) de mettre les restes des apôtres Pierre et Paul en lieu sûr, et ils les transportèrent de leurs sépultures d’origine à un cœmeterium sur la via Appia. Ils y établirent un lieu de culte à leur mémoire et l’appelèrent Memoria Apostolorum. Comme il s’agissait des deux principaux protagonistes parmi les apôtres de Jésus, il se produisit une grande circulation de pèlerins autour de ce cœmeterium...
Il se trouvait tout près d’une grande cavité naturelle du terrain, et fut appelé cœmeteria ad kata kumbas par les chrétiens de Rome (dont la langue courante était le grec). Un mot néo-latin d’origine grecque (cœmeteria) suivi de deux mots grecs (kata kumbas), les trois unis par une préposition latine (ad) : c’est un exemple très intéressant de mariage linguistique gréco-latin, qui documente de manière indiscutable l’origine culturelle du christianisme.
Kata kumbas signifie « près du creux ». En se latinisant le terme se transforma en cœmeteria ad Catacumbas, et puis en Cimitero ad Catacumbas, par lequel on désigna le cimetière près de la cavité, où étaient gardés les restes des apôtres Pierre et Paul.
Catacombes
Cécile, patronne tardive de la Musique
Le légendaire Acte de Sainte Cécile associe la jeune romaine au pape Urbain I (222-30), qui aurait baptisé les jeunes Valère et Tiburce, époux et beau-frère respectifs de Cécile. Mis à part le côté légendaire, on sait très peu de choses sur elle. Le fait de lui avoir attribué le titre de Patronne de la Musique n'a pas de fondement historique. Pendant le Moyen Age, on la représentait avec une palme et une couronne, symboles du martyre. Ce n'est qu'au début du 16e siècle que Raphaël représenta Cécile avec un genre d'orgue portable entre ses mains, dans sa célèbre peinture « L’extase de Sainte Cécile » (vers 1514).
Les dépressions du terrain d’un côté de la Via Appia, et aux alentours du cimetière
où étaient conservées les reliques de la Memoria Apostolorum,
donnèrent leur nom grec aux catacombes.
Catacombes de Saint Calixte - Dans la crypte des Papes,16 papes ont été ensevelis, après avoir été, pour la plupart, martyrisés entre les années 199 et 384.
Sébastien, le prétorien
Presqu’un demi-siècle après le transfert des restes de Pierre et Paul au Cimitero ad Catacumbas, l’empereur Dioclétien déclencha une autre persécution : la plus grande et sanglante de toutes, mais heureusement la dernière.
Un officier prétorien de l’empire, du nom de Sébastien, ne voulant pas renoncer à sa foi chrétienne, fut martyrisé par les archers de Dioclétien. Les chrétiens emportèrent son cadavre au déjà célèbre Cimitero ad Catacumbas, aux côtés des apôtres.
Dans la Chapelle des Reliques de la basilique Saint-Sébastien ad Catacumbas se trouve l’une des flèches avec lesquelles il fut martyrisé.
Catacombes de Saint Calixte – Crypte de Sainte Cécile.
Sainte Cécile - La sculpture originale et le sarcophage se trouvent
dans l’église Sainte-Cécile en Trastevere (photo ci-dessus).
Dans la crypte de la catacombe se trouve le calque de cette œuvre.
Saint Sébastien
Intacte dans sa tombe
Cécile fut martyrisée au 3e siècle et ensevelie dans cette crypte. En l’an 821, le pape Pascal ordonna de transporter son sarcophage dans une église du quartier de Trastevere, qui prit le nom de la sainte. Huit siècles plus tard (1559), à la demande du pape Clément VIII, on procéda à l’ouverture du sarcophage. Stefano Maderno en réalisa la sculpture qui reproduisait le corps (intact) de Cécile, tel qu’il était apparu, à la stupéfaction de tous, à l’ouverture du sarcophage 1300 ans plus tard.
Marcelo Yrurtia
Martine Ruais